Soundgarden - Superunknown (1994)

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Chronique pour un hommage: Chris Cornell. 20/07/1964 - 18/05/2017. RIP. 

2 ans déjà que Chris Cornell a rejoint les glorieux chanteurs du Seattle sound. Disparus avant lui: Kurt Cobain de Nirvana en 1994, Layne Staley de Alice in Chains en 2002, voire le méconnu Andrew Wood en 1990, chanteur de Mother Love Bone dont 2 musiciens restants formèrent... Pearl Jam où Eddie Vedder fait figure de dernier mohican Alive dans cette sombre confrérie. 

Précédé d'une solide réputation et de 3 albums marquants du rock indé US, Chris Cornell et son groupe Soundgarden publie en 1994 ce Superunknown qui leur ouvrira les portes du succès au niveau international grâce au single - et leur tube le plus connu - "Black hole sun". Il est douloureux et troublant de réécouter ces titres sombres - presque prémonitoires - aux thématiques dures (suicide, dépression...) quand on connait les circonstances troubles du décès de Chris Cornell. Mais rendons lui hommage pour son talent et celui du groupe sur cet album remarquable. Si vous ne connaissez pas Chris Cornell, autant vous prévenir, sa voix est l'une des plus belles du rock US. Elle va magnifier ces titres à la noirceur désespérée. Si l'album n'est pas exempté de quelques longueurs ou morceaux anecdotiques (le punk "Kickstand", le curieux et oriental "Half", "She like surprises"), on trouve surtout des titres emblématiques de Soundgarden parfaitement portés par la voix puissante et tourmentée de Chris Cornell. Grâce à une production lisse mais efficace, le groupe continue son entreprise d'hybridation du métal, quelque part entre Led Zeppelin et Black Sabbath. Moins porté sur les compos immédiates et urgentes (presque pop) de Nirvana, et bien plus heavy que le rock de Pearl Jam, Soundgarden joue souvent de l'accordage en Drop D pour produire un son massif et lourd en rythmique, éclairé par le jeu inspiré et technique de Kim Thayil à la guitare.

Sans se cantonner à un métal massif ("Mailman", "4th of July" et sa rythmique sidérurgique, le subtil "Limo Wreck"), le disque réserve de nombreuses surprises au gré de morceaux inspirés et addictifs intégrant toutes sortes d'influences. Punk ("Let me drown" et son refrain speed, "Kickstand"), ouvertement pop (le format classique de "Black hole sun", "Spoonman" et le solo de cuillères, l'addictif "My wave"), voire psyché ("Head down", l'oriental et étonnant "Half") le groupe donne la pleine mesure de son talent sur des morceaux longs et variés. Véritable hymne à la six cordes, l'album multiplie les morceaux de bravoure entre rythmiques superbes ("Fresh Tendrils"), solis d'anthologie et riffs diaboliques comme sur l'incroyable "Superunknown", titre dévastateur, synthèse parfaite du son Soundgarden sur cet album. Puissant, complexe, et un Chris Cornell au sommet de son art vocal. Dans un registre subtil et plus en retenue il magnifie la noirceur de "Fell on Black Days", titre poignant et tourmenté. L'artwork sombre et trouble de la pochette est d'ailleurs le parfait complément visuel de ces titres dépressifs. Comme l'explicite "The day I tried to live", ou le sublime "Like Suicide", que le groupe répétait lorsque l'on vint leur annoncer la mort de Kurt Cobain. Sur ces 7 minutes, Chris Cornell atteint un des sommets de l'album. Son duel avec la guitare solo de Kim Thayil est un must! On regretterait presque que l'anecdotique "She like surprises" clôture ensuite l'album.

Album emblématique d'un groupe phare de la scène US des années 80-90, il est moins cité que le Nevermind de Nirvana ou le Ten de Pearl Jam pour caractériser le "grunge". Malgré tout, Soundgarden signe avec ce Superunknown un disque fondamental que la noirceur, l'influence métal marquée et le destin finalement tragique de son chanteur rapproche bien plus du Dirt d'Alice in Chains dans ce quatuor magique (quels disques!) d'albums du rock from Seattle. 

Tracklisting:

1. Let Me Drown (Cornell) — 3 min 51 s
2. My Wave (Cornell/Thayil) — 5 min 12 s
3. Fell on Black Days (Cornell) — 4 min 42 s
4. Mailman (Cameron/Cornell) — 4 min 25 s
5. Superunknown (Cornell/Thayil) — 5 min 06 s
6. Head Down (Shepherd) — 6 min 08 s
7. Black Hole Sun (Cornell) — 5 min 18 s
8. Spoonman (Cornell) — 4 min 06 s
9. Limo Wreck (Cameron/Cornell/Thayil) — 5 min 47 s
10. The Day I Tried to Live (Cornell) — 5 min 19 s
11. Kickstand (Cornell/Thayil) — 1 min 34 s
12. Fresh Tendrils (Cameron/Cornell) — 4 min 16 s
13. 4th of July (Cornell) — 5 min 08 s
14. Half (Shepherd) — 2 min 14 s
15. Like Suicide (Cornell) — 7 min 01 s
16. She Likes Surprises (Cornell) — 3 min 16 s

Comments

[covix]

Bonsoir,
J'ai du passer à côté, un groupe que je découvre dans cet article. Merci du partage. J'aime bien le deuxième son.
Bonne fin de semaine.
@mitiés

[sonicdragao]

Bonne découverte
Bonne soirée