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Chroniques musicales


Gravenhurst - Flashlight seasons (2003)

Publié par sonicdragao sur 4 Décembre 2021, 12:00pm

Catégories : #Gravenhurst, #00's, #England, #Nick Talbot, #RIP

Gravenhurst - Flashlight seasons (2003)

Chronique pour un hommage à Nick Talbot!

En ce 4 décembre, on commémore les (déjà) 7 ans de la disparition de Nick Talbot, frontman du groupe anglais Gravenhurst, à l'âge de 37 ans. A l'heure de choisir un de leurs albums à chroniquer, le choix fut difficile tant Fires in distant buildings (album de 2005) et son rock parfois dévastateur fait aussi figure de trésor dans mon panthéon personnel. Mais ce Flashlight Seasons (sorti en 2003 sur Silent Age Records puis réedité chez Warp Records en 2004) possède une magie particulière.

Dès que l'automne frissonne, que les feuilles tombent, que la déprime gagne à mesure que les jours raccourcissent, ce folk intimiste à la beauté fragile refait surface. Comme un compagnon fidèle des soirées pluvieuses et froides. Au delà de ces considérations saisonnières, on a affaire à un disque d'une rare intensité dans le genre folk acoustique minimaliste. A ranger près des disques d'autres disparus prématurés comme Elliott Smith ou Nick Drake. Nick Talbot fait partie de cette caste d'artistes talentueux, rares, qui peuvent vous subjuguer à l'aide d'une simple guitare en bois et d'une voix à peine chuchotée. Nick Talbot fait partie de ces songwriters touchés par la grâce le temps d'un album intemporel. Prenez ce disque, mettez le dans une capsule temporelle, sortez-le dans 30 ans ou ramenez-le en 1960, ça restera magnifique. Comme un bon vieux Neil Young acoustique genre Harvest. A chaque écoute de "The Diver", le charme opère et l'émotion me saisit comme la première fois. Guitare acoustique sobre. Pureté du son. Voix à la limite de la rupture à chaque note, presque tremblante d'émotion sur un texte magnifique.

...

It's getting darker and i'm still swimming
it hits me again
the sun is sinking pale blue salt water breathing
it hits me again
and i am never frightened no i am never afraid
and you will never understand the depths i sink to light your way

...

See, left behind on my own
i have the ghosts of autumn murders walk me home
see the girl on the shore
It's my ideal

Beau à faire pleurer les pierres.

Une mélancolie poignante émane de chaque titre, comme un manteau viendrait nous réchauffer au milieu du blizzard ("Damage II", "Hopechapel Hill"). Dès l'inaugural "Tunnels", Gravenhurst déploie son talent. Pour un des sommets de l'album. Folk crépusculaire au milieu d'un brouillard de claviers hypnotiques et de guitares lointaines. Les arrangements sont subtils et la voix fragile de Nick Talbot distille sa tristesse. A l'image du I see a darkness de Bonnie Prince Billy, et malgré la mélancolie ambiante, point de déprime à l'horizon. On se sent bien dans ce cocon sonore, confortablement lové dans ces rythmiques tranquilles ("Fog round the Figurehead", "Bluebeard" très youngesque avec son harmonica). On reste estomaqué par la beauté épurée de quelques arpèges ("I turn my face to the forest floor", "Damage"). Production efficace et sobre, parfait écrin au timbre délicat de Nick Talbot. Musique acoustique réduite à sa plus pure et simple expression. Less is More. Quelques bribes de post-rock sur "East of the city", interlude nocturne presque égaré au milieu des sonorités boisées du reste de l'album. L'album passe comme dans un rêve, on est bien au coin du feu avec Nick Talbot qui joue si bien de la guitare tout près de nous (le magnifique "The Ice Tree", pureté folk sublime) pendant que la neige recouvre la plaine.

Album intemporel par un songwriter génial, méconnu et trop tôt disparu. Cherchez pas plus loin, ça sent bon la définition de l'album culte. Le disque que personne ne cite dans les classements "officiels", mais le genre de disque que les initiés chérissent d'un amour inconditionnel. Le genre de disque dont on parlera encore dans quelques décennies. 

Petite citation de Michel Legrand:

"La musique est l'art le plus important parce qu'elle est insaisissable. Personne ne comprend pourquoi il est ému en écoutant une suite de notes." 

Rest in Peace 

Nick Talbot 

14 mai 1977 - 4 décembre 2014

Tracklisting:

  1. "Tunnels" - 4:44
  2. "Fog Round the Figurehead" - 4:40
  3. "I Turn My Face to the Forest Floor" - 3:52
  4. "Bluebeard" - 4:26
  5. "The Diver" - 5:29
  6. "East of the City" - 2:36
  7. "Damage" - 4:23
  8. "Damage II" - 3:05
  9. "The Ice Tree" - 5:29
  10. "Hopechapel Hill" - 4:42
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S
Salut,<br /> Encore un talent sous estimé parti trop tôt sniff...<br /> <br /> J'ai eu la chance de le voir en 2007 lors d'un concert à la Laiterie où le groupe ouvrait pour Explosion in the sky.<br /> <br /> Un set un peu court 1ère partie oblige et plutôt porté sur le penchant sonique du reste de sa carrière mais dont je garde un souvenir mémorable !<br /> <br /> Farewell, farewell<br /> https://youtu.be/yjIuMy_1TFU
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C
Bonjour, <br /> merci du paratge, une belle découverte, un artiste qui m'a échappé et je pense un peu à Shade dans les intonations de sa performance. J'aime beaucoup.<br /> Bonne journée<br /> @mitiés
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